La Galerie de la Halle Saint Pierre
accueille
Les Hystériques
sur une proposition de Gisèle Grammare
du 1er au 26 février 2017
RENCONTRE AUTOUR DE L’œUVRE DE FRANCIS BÉREZNÉ
dimanche 19 fÉvrier à 15 heures
2 RUE ROSTAND 75018 PARIS
lundi vendredi 11 h – 18 h
samedi 11 h – 19 h
dimanche 12 h – 18 h
Les photos de l’exposition
À fréquenter les photos d’un collaborateur de Charcot, il apparaît qu’on classe les malades, les crises, comme on classait les plantes. Le médecin, photographe à la Salpêtrière, porte sur les modèles le regard d’un botaniste qui découvre un spécimen, qui l’enferme ensuite dans son herbier.
Le résultat force l’admiration. Des femmes extraordinairement vivantes, noyées dans un flot de draps, de linges blancs, souffrent, jouissent, rient, se lamentent, s’extasient, tirent la langue, les yeux révulsés, prennent parfois la pose devant l’objectif.
J’expérimente ces photos, en les peignant pour leur beauté, parce qu’elles parlent de la condition humaine, du sort fait aux femmes, à la folie, parce qu’une réflexion de Gilles Deleuze mérite d’aller les voir de près.
Dans Logique de la Sensation, un essai sur la peinture de Francis Bacon, Deleuze tire une pensée de Bacon du côté de la clinique, les formes, les couleurs, touchent directement les nerfs, d’où le philosophe, un peu simplement, conclut à une hystérie de la peinture.
Le théâtre de l’hystérie me permet d’approfondir le travail d’après photos, d’exalter le spectre des couleurs, qui sert à peindre la chair. L’existence, bouleversée, assignée, recluse, révoltée, bourrée d’éther, assassinée parfois, jaillit du fond noir, du linge, et des draps blancs, s’incruste à la manière de la modernité.
Francis Bérezné, Le marcher de l’art, 2010